Nos ressources offrent aux parents des informations claires et nuancées, basées sur des études et témoignages, pour les aider à mieux comprendre les questions de genre.
Au cours des cinq dernières années, sur la base de ce même constat, plusieurs pays ont tiré la sonnette d’alarme.
Certains – parmi les plus avancés en matière de respect des droits des personnes LGBT – se sont officiellement distancés des directives du WPATH*, qui se positionne comme l’autorité mondiale en matière de santé des transgenres.
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Au Royaume-Uni, le rapport indépendant intermédiaire commandé par le NHS National Health Service à la pédiatre Dr Hillary Cass sur la clinique pédiatrique du genre du Tavistock de Londres a été publié le 10 mars 2022. Cinglant, il souligne le manque de données de suivi sur le long terme des recherches sur le traitement affirmatif hormonal de genre, ainsi qu’un manque de compréhension commune de la dysphorie de genre. A sa lecture, le Ministre de la santé a demandé l’ouverture d’une enquête, estimant que le service de santé national donne de façon erronée des hormones aux mineurs et que le système actuel flirte avec l’idéologie au détriment des enfants. Le 20 octobre 2022, le service national de la santé (NHS) a suivi les conseils de Dr Cass et a mis en consultation une proposition de directives pour le suivi médical des enfants et des jeunes exprimant une dysphorie de genre. Celles-ci s’inscrivent dans le principe d’un traitement holistique (prenant en compte la globalité de la situation du jeune et les troubles neuropsychiatriques souvent associés, et non seulement la dysphorie). Le 28 juillet 2022, le NHS a annoncé suivre les recommandations de Dr Cass avec la fermeture de la clinique pédiatrique du genre du Tavistock, privilégiant une approche désormais holistique des questions de genre chez les jeunes et la mise en place de recherche systématique sur les effets des bloqueurs de puberté. Ces directives ont fait l’objet d’une évaluation publique. Le 12 mars 2024, le NHS interdit les bloqueurs de puberté pour les moins de 18 ans, car « il n’y a pas assez de preuves de leur sécurité et de leur efficacité clinique. La décision concernant les hormones transsexuelles est en cours d’examen. Les recommandations finales sont dues fin 2023. Elles seront basées sur le rapport Cass.
Le Rapport Cass est paru en avril 2024. Les traitements pédiatriques de bloqueurs de puberté et d’hormones transsexuelles ont été arrêtés. Lire les détails ici.
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Danemark – dès juillet 2023, le pays a strictement encadré l’utiisation de bloqueurs de puberté et d’hormones transsexuelles, en respectant le protocole hollandais classique (aux enfants diagnostiqués avec une dysphorie de genre dans l’enfance, sans psychopathologies associées). Ce changement de pratique anticipe un changement de directives de traitement à venir fin 2023.
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Belgique – juin 2023, des centaines de médecins belges lancent un appel dans le journal du médecin contre l’approche trans-affirmative, incluant la transition sociale et les traitements médicaux.
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Norvège – mars 2023, Le conseil d’enquête de la santé (NHIB/UKOM) a déclaré que les bloqueurs de puberté, les hormones transsexuelles et les chirurgies pour enfants et jeunes gens sont expérimentales, déterminant que les directives actuelles d' »affirmation du genre » ne sont pas fondées sur des preuves et doivent être revues. L’autorité de santé publique de Norvège a signalé son intention de répondre aux questions d’UKOM avec un ajustement des directives actuelles.
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Slovaquie – mars 2023, un appel de près de 300 professionnels, médecins psychiatres psychologues afin d’alerter les pouvoirs publics slovènes notamment le Ministère de la Santé sur l’affirmation du genre
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Italie – le 12 janvier 2023 la société italienne de psychanalyse a écrit une lettre à la présidente du conseil des ministres, mettant en garde le gouvernement au sujet des controverses autour de la médicalisation et la transition sociale des mineurs en questionnement de genre.
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En Suède, le 16 décembre 2022, le Conseil national de la santé et du bien-être suédois a publié un communiqué de presse au sujet de nouvelles lignes directives pour les mineurs exprimant une dysphorie de genre. Celles-ci rompent officiellement avec WPATH, préconisent un appui psychosocial comme première ligne de soin, et restreignent l’hormonothérapie à des cas exceptionnels, dans un encadrement de suivi de recherche. La raison du changement de cap: aucune étude n’a démontré les preuves de bénéfices, tandis que les jeunes adultes regrettant ce traitement irréversible ne peuvent plus être ignorés. Le 22 février 2022, le Conseil national de la Santé Suédois a publié de nouvelles lignes directrices restreignant fortement l’accès à l’hormonothérapie aux mineurs, prenant le pas sur la décision d’avril 2021 du Karolinska: en effet, dès le 1er avril 2021, l’hôpital universitaire de Karolinska a mis fin à l’utilisation des bloqueurs de puberté pour les moins de 16 ans et a exigé que la transition médicale soit précédée d’une évaluation approfondie des jeunes en questionnement. Suite à une consultation d’experts et à la diffusion du documentaire Transtrain, ce pays avait suspendu, en 2019, le projet de loi visant à abaisser l’âge minimum pour les soins médicaux de changement de sexe de 18 à 15 ans.
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En France, le 25 février 2022, l’Académie nationale de médecine française a appelé à la plus grande prudence en liant les foyers de cas de jeunes dysphoriques à une potentielle contagion sociale par les pairs et les réseaux sociaux. En janvier 2021, une association interdisciplinaire d’une centaine de cliniciens, chercheurs, philosophes a été créée, sous le nom d’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent pour mettre en garde contre la tendance actuelle à apporter une réponse médicale à la dysphorie de genre chez les jeunes.
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En Allemagne, dans ses recommandations datant de février 2020 sur le traitement de la trans-identité chez les enfants et les adolescents, le Conseil d’éthique déclare que « les causes de l’augmentation significative du nombre de personnes demandant un traitement et des conseils, parmi lesquelles une forte proportion d’adolescents de sexe féminin (selon leur sexe de naissance), sont controversées et doivent être clarifiées de toute urgence. Les effets à long terme des traitements médicaux doivent également faire l’objet de recherches plus approfondies afin que les décisions difficiles en matière de pronostic reposent sur une meilleure base empirique. »
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La Finlande est devenue en 2020 le premier pays à publier de nouvelles lignes directrices pour le traitement de la dysphorie de genre chez les jeunes ; celles-ci donnent la priorité au traitement psychologique plutôt qu’aux traitements hormonaux ou aux interventions chirurgicales.
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Aux Etats-Unis, le débat sur le traitement des mineurs souffrant de dysphorie de genre s’est politisé. Certains États (l’Arkansas, en mars 2021) introduisent des lois interdisant l’utilisation de diverses interventions hormonales chez les mineurs, tandis que d’autres États étudient une législation visant à interdire les modalités de traitement psychologique de la dysphorie de genre. En avril 2022, dans la foulée des décisions de la Finlande, la Suède, la France et du Royaume-Uni, le Département de la Santé de Floride a conduit une large étude sur la question de la médicalisation des jeunes en questionnement de genre pour publier de nouvelles directives contre-indiquant les bloqueurs de puberté, les homones de sexe croisées et la chirurgie pour les mineurs.
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En Australie et Nouvelle Zélande, en Septembre 2021, le Collège royal des psychiatres a pris un virage prudentconcernant les cliniques du genre pour les jeunes. Les psychiatres ont été alertés sur les risques éthiques et juridiques du changement de sexe médicalisé pour les jeunes et sur l’absence de preuves solides quant à son utilité ou à ses effets néfastes.
* WPATH, l’organisation mondiale des professionnels de la santé transgenre, a soumis ses 8ème standards de soin (soc8) à la consultation publique de fin 2021 à mi-janvier 2022. Les soc8 définitifs ont été publiés en septembre 2022 alors que des controverses ont pesé sur la version soumise à consultation. En effet, pour la première fois, WPATH a noté le phénomène inexpliqué et grandissant d’adolescent-e-s s’identifiant comme étant de l’autre sexe et a reconnu la possibilité de contagion sociale. Néanmoins, les standards de soin publiés ont choqué la communauté scientifique, en ôtant toute restriction d’âge pour le traitement hormonal et chirurgical des mineurs, en conseillant aux médecins de contourner les parents qui s’opposent aux traitements, en ajoutant un chapître « eunuque » tiré de site fétichiste adulte. Genspect a publié une critique de ces standards de soin, et la NZZ s’est fait l’écho de quelques controverses.