Des hommes trans réagissent
« Des hommes trans réagissent », est une lettre adressée au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes du Canada. Elle est cosignée par plusieurs organisations, dont la Gender Dysphoria Alliance Canada, la Lesbian Gay Alliance Canada, le Vancouver Lesbian Collective, le Canadian Gender Report et Genspect.
Contexte et préoccupations soulevées
Au cours des dix dernières années, le nombre d’enfants et de jeunes recherchant des interventions médicales liées au genre a considérablement augmenté. Les cliniques de genre pour les jeunes à travers le monde ont signalé des augmentations multipliées par dix ou plus des demandes. Cette population de patients a également subi un changement radical, passant d’une majorité de garçons assignés à la naissance à une majorité de filles assignées à la naissance.
Parallèlement, le protocole de traitement antérieur, basé sur une observation attentive et un soutien psychologique, a été remplacé par un modèle affirmatif centré sur l’identité de genre auto-déclarée. Ce nouveau modèle est appliqué de manière à ne pas tenir compte des problèmes de santé mentale sous-jacents ou des défis liés à la transition de la puberté, tels que la découverte de ses préférences sexuelles, les problèmes d’image corporelle, l’influence des pairs et la recherche de validation sociale, notamment à travers les réseaux sociaux.
En conséquence, de nombreuses personnes, en particulier des jeunes femmes, constatent que les soins affirmatifs n’ont pas amélioré leur santé mentale, mais les ont laissées avec des changements physiques permanents, une perte de fonction, de la douleur, de l’engourdissement et des problèmes médicaux persistants.
Modèle de soins actuel et ses limites
Le traitement médical de la dysphorie de genre était initialement basé sur le « protocole néerlandais », développé par des chercheurs à Amsterdam. Ce protocole consistait en une suppression de la puberté à 12 ans, des hormones croisées à 16 ans et un traitement chirurgical, si désiré, après 18 ans. Ce protocole original était soutenu par une étude portant sur 55 patients, rapportant une réduction de la dysphorie de genre et un bon fonctionnement 1,5 an après la chirurgie.
Cependant, ce protocole a été adapté bien au-delà de son intention initiale, qui était de soutenir les rares cas d’enfants présentant une identification de genre croisée sévère et persistante. Aujourd’hui, au Canada, la suppression de la puberté, les hormones croisées et les chirurgies sont proposées à des âges plus jeunes sans l’évaluation psychologique approfondie requise dans les cliniques néerlandaises.
De plus, les recommandations du modèle de soins affirmatifs par plusieurs organisations médicales nord-américaines respectées sont principalement basées sur des efforts de lobbying plutôt que sur des preuves scientifiques solides. Les lignes directrices actuelles pour les interventions médicales affirmatives de genre ne répondent pas aux normes habituelles de développement des lignes directrices cliniques, qui devraient être systématiques, transparentes et exemptes de conflits d’intérêts.
Groupes de parties prenantes négligés
Le développement des politiques sur les questions transgenres est dominé par une communauté militante d’adultes transgenres pour lesquels les interventions médicales ont été bénéfiques. Cela exclut les préoccupations de deux groupes affectés tout aussi importants :
- Les personnes ayant éprouvé une dysphorie de genre pendant l’enfance, mais dont celle-ci a disparu à l’âge adulte. Des études ont trouvé que entre 65 et 95 % des enfants présentant une dysphorie de genre y renoncent à l’âge adulte. Beaucoup d’entre eux deviennent attirés par le même sexe.
- Les personnes ayant effectué une transition médicale et qui ont ensuite décidé de revenir à leur genre assigné à la naissance (detransitionneurs). Des études sur les detransitionneurs ont révélé que leur transition avait endommagé leur santé physique sans résoudre leurs problèmes de santé mentale.
Il est difficile de déterminer l’étendue de la detransition et des regrets, car les études menées par les cliniques de genre et les groupes de défense des droits des transgenres ne sont pas fiables. La plupart des detransitionneurs actuels rapportent qu’ils ne retournent pas dans leurs cliniques de genre et se désengagent de la communauté transgenre.
Conclusion
Le modèle de soins affirmatifs actuel présente des lacunes importantes, notamment un manque de preuves scientifiques solides, une absence d’évaluation psychologique approfondie et une domination des politiques par des groupes militants. Il est essentiel de prendre en compte les expériences des personnes ayant vécu une dysphorie de genre dans l’enfance et des detransitionneurs pour développer des politiques de santé plus équilibrées et fondées sur des preuves.
Lien vers le document original (EN) : https://www.ourcommons.ca/Content/Committee/441/HESA/Brief/BR11861391/br-external/Jointly2-e.pdf
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